Barbizon, le village des peintres

C’est l’histoire d’un petit hameau de bûcherons sans histoire qui se voit envahi au milieu du 19e siècle d’une horde de jeunes peintres, de leurs admirateurs et ensuite de promeneurs. En effet, le mot touriste n’existait pas encore.

Lorsque l’histoire commence, Barbizon n’est qu’un modeste hameau habité par des paysans : des carriers qui extraient le grès de la forêt et des bûcherons. Elle n’offre à ses visiteurs que quelques chaumières alignées le long d’une unique rue reliant la forêt à la plaine de Chailly, appelée depuis plaine de l’Angélus. « La vie y est simple et pas chère », écrit George Gassie, un peintre qui y a vécu de 1852 à 1875. Il a connu les artistes que l’on appellera les peintres de Barbizon. Grâce à son livre de souvenirs « le vieux Barbizon » il nous fournit des détails précieux sur l’âge d’or du mythique village des peintres.

Dans les années 1820, Barbizon devient un lieu de prédilection pour tous les jeunes artistes en quête de liberté d’expression.


  • Village des peintres de Barbizon
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Crédit photos de Aurélie Zeissolff



Comment expliquer l'extraordinaire renom de ce qui n'était encore au début du XIXème siècle, qu'un pauvre hameau rattaché à la commune voisine de Chailly-en-Bière ? A quoi pouvait bien ressembler Barbizon à la fin de l'époque Napoléonienne?

C'était là, en vérité, un hameau de notre pays, sans histoire, un hameau parmi tant d'autres, où le chemin de la messe conduisait les épouses et leurs enfants à l'office dominical tandis que les hommes s'attardaient au cabaret de Chailly-en-Bière, pour vider quelques verres, au milieu des volutes de fumée que dégageaient pipes ou cigares. Quelles sont les raisons qui ont concouru à créer le mythe barbizonnais ? Lorsque Jean-François Millet arrive à Barbizon en 1849, emmené par son ami Charles Jacque, il ne peut passer inaperçue de la colonie artistique déjà établie, car son renom de portraitiste s'affirmait déjà dans la capitale, même s'il appartenait encore -et pour longtemps -comme son ami Théodore Rousseau à la Pléiade des éternels refusés des salons.

(...) Même si la remarque de Jules Breton, qualifiant Barbizon de Bethléem de la peinture moderne paraît exagérée, cette assertion trop flatteuse ne peut faire oublier que c'était là le point de rencontre de tous ces peintres et visiteurs qui venaient leur rendre visite. Parmi eux, des anciens comme Troyon, Narcisse Diaz de la Pena, Louis Français, Paul Huet ou Célestin Nanteuil.

Une chose est certaine: les fameux aubergistes Ganne surent offrir aux hôtes de la forêt une pension dans laquelle leur bourse était ménagée et leurs innombrable fantaisies acceptées par tous. La mère Ganne, pourtant peu portée à l'altruisme, veillait avec un soin jaloux sur les registres de ses clients -aujourd'hui précieusement conservés -sur lesquels elle inscrivait les sommes dues par chacun d'eux. Un tableau vendu à Barbizon ou à Paris, et les yeux des aubergistes, quelque peu cupides, brillaient de satisfaction après les avoir scrupuleusement notées sur le livre des comptes.

(...) Les récents travaux considérables, entrepris pour agrandir et moderniser l'auberge Ganne, font de cet endroit un Musée enfin digne des milliers de visiteurs français et étrangers qui fréquentent chaque année Barbizon, le " Village des Peintres ", à la recherche du mystère éternel et insondable de la nature." Texte extrait du livre de Roger Karampournis « Barbizon, le Village des Peintres » publié aux Editions Amatteis.

Pour la visite guidée du village et du musée (entrée 3 euros) prévoir 3 heures.

8km: Melun SNCF & RER
10km: Fontainebleau-Avon SNCF

Lieu de rendez-vous : Devant l'Office de Tourisme place Marc Jacquet